Le travail de nuit pourrait augmenter le risque de cancer
De plus en plus d'éléments suggèrent que les femmes qui travaillent de nuit présentent un risque accru de développer un cancer du sein, particulièrement celles qui travaillent entre minuit et le petit matin. À côté de deux études américaines récemment publiées qui établissent une corrélation entre le travail de nuit et un risque accru de cancer du sein, une étude danoise suggère qu'il existe un lien de causalité.
Les experts expliquent que l'exposition à la lumière artificielle la nuit inhibe la sécrétion naturelle par le corps de mélatonine, une hormone qui régule le rythme circadien, et l'on pense que c'est ce qui est à l'origine du problème. Selon Johnni Hansen de la Société danoise du cancer, perturber la production de mélatonine par l'organisme entraîne une augmentation de la libération d'oestrogènes dans les ovaires, ce qui pourrait contribuer à un risque accru de cancer du sein. En parallèle, la mélatonine est un puissant antioxydant et des tests en laboratoire ont montré qu'elle inhibe certaines formes de cancer, tel que le cancer du sein, de l'utérus ou du poumon.
Les deux études américaines, récemment publiées dans le Journal of the National Cancer Institute, montrent, preuves à l'appui, une augmentation inquiétante du risque chez les femmes travaillant de nuit. C'est surtout le poste commençant à minuit et se terminant au petit matin qui a été identifié comme étant à l'origine du problème. Étant donné que c'est au petit matin que le corps secrète la plus grande quantité de mélatonine, à la condition que la personne dorme, les gens qui travaillent à ce moment-là présentent la plus grande augmentation de cas de cancers. Dans une de ces deux études récentes, les chercheurs ont observé une augmentation de 60 % des cas de cancer. Le risque augmente de 14 % pour chaque nuit de la semaine au cours de laquelle les femmes ne dorment pas pendant ces heures.
Dans la seconde étude, portant sur 78 000 infirmières, les chercheurs ont découvert une augmentation de 8 % des cas de cancer du sein chez les femmes qui ont travaillé à pausependant une durée pouvant aller jusqu'à 29 ans. Pour celles qui ont travaillé à pause pendant plus de 30 ans, l'augmentation a été de 36 %.
Références:
Journal of the National Cancer Institute 2001; 93 : 1513-1515, 1557-1568.
Les personnes non voyantes sont moins susceptibles de développer un cancerSelon une nouvelle étude suédoise, les personnes non voyantes sont 20 % moins susceptibles de développer un cancer du sein, comparativement à la population générale. Les chercheurs pensent que c'est parce que leur production de mélatonine n'est pas affectée par la lumière du jour, comme c'est le cas dans des circonstances normales. La Société danoise du cancer est en train de planifier une enquête approfondie sur ce sujet en collaboration avec la Clinique ophtalmologique nationale pour les déficients visuels. Une étude épidémiologique portant sur 20 000 Danois non voyants va aider à faire la lumière sur le fait de savoir si les personnes non voyantes sont ou non moins susceptibles de développer un cancer, et, par conséquent, si la mélatonine joue un rôle significatif dans le développement du cancer. La collaboration avec la Clinique ophtalmologique nationale pour les déficients visuels permet aux chercheurs d'avoir accès à des informations remontant à 1910 qu'ils pourront comparer aux informations du registre national du cancer et du registre d'état civil. Références: www.cancer.dk |